Voyage... Migration
1O ans après la création d'un blog quasi mort-né... Je reprend ma plume d'écolier pour vous parler de ma future école buissonnière. Me voilà en plein préparatif pour réaliser un projet personnel qui me tient à coeur depuis si longtemps: une "migration" dans ma Toscane natale.
Il m'aura fallu du temps pour franchir l'étape du désir à la réalité. Le moment est venu. Ce sera mon chemin de Compostelle, ma route 66. Pause entre deux temps: celui de la vie active et celui du retour sur soi. Oui, voilà, c'est ça le mot : un retour sur soi. Parce que je pense que tout homme (ou femme) a besoin a un moment donné de sa vie d'une pause qui régénère, qui reformate la machine. Un amalgame d'un passé vécu avec un futur à vivre, pour devenir enfin, un présent... un cadeau que l'on se fait en toute bonne conscience.
J'ai décidé de réaliser un rêve. Et ce rêve est de partir sur les chemins de la Via Francigena avec mon cheval et mon chien pour rejoindre Lucignano dans la province d'Arezzo. Cette Via, est celle qui part d'Angleterre pour rejoindre Rome. Je traverserai l'Alsace, le Doubs, le Jura français et suisse, la Vallée d'Aoste, le Piémont, les Appenins...
Etonnés ? ... Vous savez, les chemins de la migration prennent quelquefois des directions et des moyens bien plus risqués que le mien. Ils amènent les humains à risquer pour leur vie. Mais moi, qu'est-ce que je risque ? Mon histoire est tout sauf une fuite. A côté de ces milliers, voire des millions de personnes qui elles, fuient la misère, la faim, la guerre... Mais je reviendrais plus tard sur cet aspect et le symbole qu'il représente pour ceux qui, comme ma famille, ont dû se résoudre à quitter leur terre natale dans les années 50 pour chercher à vivre au-lieu de survivre.
10 ans de lente mâturation. Le temps d'un bon vin pour vieillir !
Oui, ma vie est belle quand je la regarde du haut de mes 60 ans. Je suis un jeune retraité et je mesure avec un immense respect la chance d'être en bonne santé et de bénéficier encore d'un droit social durement acquis par nos parents. Je me sens jeune. JE SUIS JEUNE ! Mais il est temps d'apprendre à s'aimer un peu pour espérer aimer beaucoup...
Et pour Aimer, il faut mettre du coeur à l'ouvrage. Le travail ne s'arrête jamais. Un oncle à moi qui avait connu les camps nazis comme prisonnier de guerre me disait souvent : "Non arrendersi mai" (ne jamais renoncer, se rendre). Il me faut puiser dans mes forces physiques et morales pour espérer y trouver un peu de sagesse. La beauté de l'ouvrage est à ce prix !